accueil
cliquez pour lire la Newsletter



Nous aider

Journal de bord

Derniers préparatifs et départ

Premier départ de Paris le dimanche 22 juin :

Nous passons l'un de nos derniers jours en famille et nous en profitons pleinement.
Ce dimanche, nous déjeunons donc tranquillement après l'arrivée de Blanche.
Blanche est l'auteur des dessins et gouttes d'eau qui vont nous servir pour communiquer vers les enfant sur la thématique de l'eau, Blanche est aussi une amie de la famille et c'est elle qui va nous fignoler la voiture.
Eh oui, le jour du départ il nous reste encore des choses à faire et pas des moindres, puisqu'il s agit de terminer le collage des logos et le chargement de la voiture.

Dès la fin du repas nous nous y mettons tous. Blanche s'occupe de découper les pochoirs qui nous permettrons de peindre l'adresse www.hydrotour.org sur la voiture.
Pendant ce temps nous rassemblons l'ensemble des éléments que nous allons pouvoir y mettre. Notre grande peur est, et restera toujours, la surcharge pondérale.
Telle une jolie petite mignonne, notre Acadyane (pour laquelle nous n'avons pas trouvé de nom à cette date) doit faire attention à son poids.
Poids qui ne va cesser de croître au cours des deux premières semaines de notre voyage.
Voici donc la liste de ce que nous avons mis dans cette voiture.
Le chargement nous a pris 7h30, de 16h00 à 23h30.
7h30 durant lesquelles Papa et Maman seront sans arrêt avec nous pour nettoyer par-ci, charger par-là, peser, étiqueter, peindre, inventorier, etc...
Il faut dire que cela fait près de trois mois que la maison ne tourne plus qu'autour de notre projet. Oh bien sur, il y a eu le mariage de Roland, notre frère aîné. Mais, toujours en toile de fond, puis au premier plan, ce fameux voyage autour du monde.
Durant cette dernière semaine Maman s'est occupée à nous préparer une trousse de secours, à nous trouver les derniers contacts et même à nous organiser une messe de départ.
Tandis que Papa lui, s'occupait de notre voiture. Et comme c'est une jolie petite demoiselle, il fallait la parer à l'intérieur et à l'extérieur de nombreux éléments essentiels à notre confort.
Il y a d'abord eu la pose d'une doublure en laine sur le sol (récupération de dessous de moquette) afin d'insonoriser la cabine (bien inutile hélas, car l'acadyane est vraiment bruyante). Puis l'aménagement de l'électricité, afin de nous permettre d'avoir une prise allume cigare pour recharger nos appareils (ordinateur, caméra, téléphone et appareil de photo numérique). Ou encore l'aménagement d'une planche en bois à l'arrière pour nous permettre de dormir. Et enfin l'aménagement de notre placard à essence sur le côté droit de la voiture, véritable coffre destiné à l'origine à recevoir une roue de secours et qui pour nous, servira de rangement pour les jerricans d'essences.
Tous ces aménagements passaient d'abord bien entendu, par d'âpres négociations. Par exemple d'un côté il y avait les adeptes du lit de camp, des nuits à la belle étoile et du filet de protection destiné à retenir les affaires en cas de coup de frein ou pire de tonneaux. Et de l'autre, les adeptes des planches en bois aux mêmes qualités, mais permettant en plus de dormir au sec, même en pleine ville. Nous avons donc opté pour 20 kilos de planches datant, pour la petite histoire, de 1938.
Une fois la dernière caisse chargée, la voiture nous parait toucher le sol. Et nous ne sommes pas encore dedans!!! Pourtant nos calculs sont bons. Nous avons droit à 450kg et nous en avons à peine 200.
Il est donc 23h30 lorsque nous "décollons".
Tout à fait comme le prévoyait notre agenda, je lit : "Départ pour Grenoble de Mesnil-le-Roi le 22 juin à 19h30 !"

Heureusement nous n'avons pas sommeil et une bonne et longue route nous attend.
Bonne, bonne!! C'était sans compter les chauffards et les imprévus.
A 3h00 du mat', première aventure, Loïc est au volant et dans la zone de ralentissement avant le péage, il aperçoit dans son rétro une voiture arrivant vite ! Trop vite ! Et semblant oublier de déboîter. Un petit coup de volant de Loïc nous amène dans la bande d'arrêt d'urgence. Et, au même moment, réveil du chauffeur fantôme qui, donnant un violent coup de frein et de volant, nous dépasse dans un crissement de pneus continu, percute le garde fou droit, puis gauche (trois voies quand même !) fini par redresser le véhicule et continue comme si de rien était.
Deuxième tuile, 7h00 du matin nous sommes sur le périphe au sud de Lyon. Loïc conduit de nouveau et Geoffroy commence enfin à s'endormir sur les planches pour la première fois. Soudain nous entendons un bruit sec qui transforme notre pare bise en lac de diamants. Vérifications faites, ce n est pas un coup de notre bonne fée nous couvrant de richesses. Mais il s'agit malheureusement de 200 euro de frais supplémentaires et surtout d'un gros soucis : il nous reste 1h30 pour être à la conférence de presse de Grenoble.
Apres moult réflexions nous décidons de continuer comme cela, sans rien voir.
Expérience horrible, autant que dangereuse et à ne jamais faire. Pour nous diriger, nous devons nous coller derrières les camions. De plus le soleil est bas et transforme notre lac de diamants en un miroir éblouissant. Nous aurons beaucoup de chance car nous atteindrons Grenoble à temps et sans accidents.

Deuxième départ, dimanche 29 juin. Le Mesnil le Roi :

Maman nous a organisé un barbecue où les plus fidèles de nos amis se sont retrouvés pour nous souhaiter bonne chance et nous encourager.
Assez bizarrement, nos parents ne nous ont jamais exprimé de craintes, mais bien une certaine fierté. Fierté que papa nous a démontrée dans son discourt d'au revoir et maman plus tard dans une lettre "à n'ouvrir qu'en route". En plus de cette fierté nous aurons grâce à eux une base arrière pour tous les petits tracas européens (impôts et autres paperasses administratives) ainsi que pour nous faire suivre courriers et autres corvées passionnantes.
Le soutien de Roland a bien sur toujours été exemplaire surtout qu'il regrettait un peu de ne pas être avec nous. Il a donc décidé de nous aider financièrement et tenait beaucoup à nous voir emmener une série de souvenir qu'il nous rapportait chaque week-end du Luxembourg ou d'ailleurs. Le plus utile est sans conteste le jerricane de 20 Litres qui nous sert pour l'essence.
Marie-Gabrielle et Olivier nous ont aussi énormément gâté en nous donnant de l'argent et en nous entourant le plus souvent possible avant notre départ. A Paris ils seront notre base arrière au niveau finance puisque Olivier est notre trésorier.
Nos amis, quant à eux, auront vraiment réagi de manières très différentes.
Certains ont tout de suite adhéré à notre projet et nous ont soutenu pendant les préparatifs tant moralement que financièrement et ce, de manière spontanée.
Celle-ci a fait le site Internet, celle-là un dessin, celui-là un coup de téléphone à son père, celui-là une liste d adresse, etc…. Ils s'y sont tous mis, amis d'amis, amis de nos parents, amis de la famille et surtout plein de futurs amis.

D'autres n'ont jamais cautionné ce départ de deux "glandeurs" autour du monde. Jalousies ou désintérêts ? D'aucuns diront lucidité.
Nous le savons :
Notre tour du monde choque voire énerve: "Qu'allez vous demander de l'argent à des sociétés pour faire un tour de monde ? Vous des gosses de riches?!" "Pourquoi ne pas monter une association et récolter de l'argent pour creuser un puitss ou pour construire une école?"
Oui ! En fait pourquoi pas?
Loïc est Ingénieur agronome, Geoffroy sup de co Grenoble (Ingénieur commercial pour les belges). Alors qu'est ce que deux jeunes de 29 et 25 ans vont bien pouvoir apporter à des populations disposants de beaucoup de choses différentes que nous ne comprenons pas ?
Apporter de l'argent, qui va permettre de construire un puitss dans un village ?
Mais ce puitss correspondra-t-ils réellement aux attentes des villageois?
Même les plus grandes ONG ont fait leurs erreurs, et aujourd'hui toutes travaillent conjointement avec des experts en hydrauliques et des sociologues.
Ceci n'était pas dans nos cordes et pas dans nos ambitions.
Or cette année est l'année internationale de l'eau douce. Ce qui veut dire que tout le monde doit parler du problème de l'eau.
Ce qui veut dire qu'au mois de mars à Kyoto s'est tenu un forum International de l'eau douce. Pas de chance, il est tombé au moment des événements d'Irak.
Du coup, personne ne sait que cette année est spéciale, ni n'a entendu les résultats de ce forum.
Nous voulons apporter notre petite pierre à l'édifice ou plutôt notre goutte à l'océan.
Pas se prendre pour des experts, non !
Pas non plus pour des touristes !
Oui ! Nous voulons vivre une aventure!
Oui ! Nous sommes résolus de la vivre entre frères.
Oui ! Nous voulons ouvrir cette aventure aux autres.
D'où ces enfants (plus ou moins 5000) qui vont nous suivre une fois par mois, lors de classes d'eau qu'ils auront avec leurs instituteurs ou leurs professeur. Et ceci sur base de textes, d'images et de matériels qui seront sur notre site Internet (actualisé tous les quinze jours).
Cas particulier, les enfants des deux hôpitaux (Trousseau à Paris et Reine Fabiola à Bruxelles) qui nous suivront une seule fois avec leur enseignant car ils ne restent en moyenne que 4 ou 5 jours à l'hôpital.
Nous serons leurs yeux, leurs bras et leurs jambes pendant leur séjour à l'hôpital et peut être leur convalescence s'il continue à nous suivre de chez eux.

Nous leur montrerons le vécu de l'eau aux quatre coins du monde : du français qui lave sa voiture à l'eau potable, au nigérien qui fait 8 Km par jour pour transporter 25 Litres d'eau plus ou moins potable.
Cette sensibilisation des enfants nous parait essentielle, car l'eau c est la vie. Or les enfants seront les gardiens de cette vie demain.
Ils pourront donc au court de ces classes d'eau se familiariser avec le problème de l'eau dans le monde et voir notre chance à nous français et belges.
C'est aussi une envie de leur montrer et de vous montrer que derrière tous ces problèmes il y a des solutions. Il y a des gens qui se battent tous les jours pour régler ces problèmes de manière locale. Le but est donc de délivrer un message d'espoir.

Et puis il y a aussi ce qu'ils pourront faire dans leur classe pour montrer leur intérêt et leur implication pour l'eau.
D'abord les dessins, que les plus artistes d'entre eux réaliseront en réaction à nos textes et photos et dont les meilleurs seront exposés sur notre site.
Ensuite la charte de l'eau, que les plus littéraires d'entre eux pourront rédiger, article par article, mois par mois.
D'autres encore nous enverront des questions un peu plus pratiques sur la vie des populations que nous rencontrerons ou même sur notre vie et notre aventure.

Toutes ces réalisations nous ont pris des mois de préparations : 5 mois à plein temps pour Geoffroy et en heures sup. pour Loïc (soir et w-e).
Puis encore 2 mois à plein temps tous les deux.
Temps pour rechercher des sponsors, pour contacter des ONG, des associations ou même des particuliers susceptibles de nous présenter leur projet, leur combat.
Voilà pourquoi nous y croyons et pourquoi par notre travail et notre aventure, nous convaincrons petit à petit les plus sceptiques.

Pour notre départ nous avons encore une conférence de presse lundi 30 juin à Grenoble Ecole de Management et ensuite nous partons officiellement vers l'Italie.
Officieusement, nous devons encore charger des affaires que nous jugeons essentielles et qui ne nous serviront peut être jamais.
En plus de tout le matériel qui nous surchargeait déjà nous avons emmené deux gros sacs
à dos pour nos affaires personnelles et deux petits pour le matériel sensible. Ces sacs nous aurons mis une nuit entière à les boucler (entre le 29 et le 30 juin). Une nuit à faire le tour de tous nos papiers officiels, de tous nos fichiers informatiques, de tous nos tiroirs, armoires, caisses. Pour être sur de ne rien oublier. Ou peut être pour dire au revoir à cet environnement si familier que nous allons quitter. Petites peurs ? Petites angoisses ? Même pas ! Juste beaucoup d'inconscience de ce qui nous attend. Inconscience qui nous plonge dans une sorte de somnambulisme et nous mène de ce tiroir à cette armoire et encore à ce tiroir.
Et celui là ? Avec ces photos d'enfance ?
Ce ressort récupéré sur un stylo il y a dix ans me sera-t-il utile ?
Non ! Non ! Laisse tomber. L'essentiel, il faut juste l'essentiel, car tout le reste pèsera sur ton dos.
Aller, il est 5h30, on y va ! Si notre acadyanne nous a attendu toute la nuit la semaine dernière, le train lui ne nous attendra pas et il faut qu'on soit à Grenoble à 12h00.

Départ ! Adieux !

Départ de Grenoble Mercredi Matin après un dernier saut chez Car Glass qui nous a remplacé un pare bise en garantissant une étanchéité tout a fait digne des contes de fée les plus fabuleux. Tant pis il est trop tard.

Journal du Départ écrit par Loïc

< précédent     suivant >     retour <<


La goutte d'or de la quinzaine

Attaché à économiser centimes après centimes, nous négocions le moindre bien que nous achetons. A Grenoble nous passons la nuit chez un ami de Geoffroy, vers 10h nous descendons pour aller faire des courses partir vers l'Italie, une contravention nous attendait sur le pare-brise (11€) il fallait regarder le panneau...
Quelques heures après fort de cette leçon nous garons la voiture dans le centre de Grenoble, pressé nous ne regardons toujours pas la signalisation : nouvelle contravention 11€. A croire qu'on le fat exprès.

 

 

Haut de page

© Hydrotour 2003

Réalisation Laure-Anne de Moncuit & Webdesigner.ro

Menu: