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Le dromadaire


Véritable miracle sur pattes, le dromadaire surprend, étonne mais ne peut laisser indifférents. Il a l'air bête, il est peu accessible et surtout, il fuit les caresses, ce qui le rend assez antipathique (en fait il est très câlin, mais n'aime pas les inconnus). Et ce sont là toutes les critiques que l'on peut lui faire. Grand, élancé, majestueux lorsqu'il est dans son environnement, il impressionne par sa démarche, par son travail incessant qu'il réalise sans avoir l'air de remarquer qu'il fait plus de 40°C autour de lui.
Nous l'avons vu en transport de touriste et nous avons galopé sur son dos en Jordanie à Petra, nous l'avons vu en grande méharée remontant le Nil, nous l'avons vu se rouler dans le sable, boire 100 Litres d'eau en quelques minutes, attendre au soleil. Bref depuis la Syrie le dromadaire nous accompagne dans notre voyage, il est devenu un élément du décor qui nous manquera par la suite.

Pour ne pas l'oublier et surtout pour son admirable gestion de l'eau, nous vous présentons ci-dessous cet animal mythique.
Appelé Camelus dromadarius par les scientifiques, il a été introduit domestiqué en Afrique il y a 5000 ans par le sud de la péninsule arabique. 80% des 20 millions recensés dans le monde vivent sur le sol africain, précisément dans les zones les plus désertiques (Somalie, Soudan, Ethiopie…). La résistance à la chaleur du dromadaire est proverbiale. Alors que 15 à 30% des chèvres et moutons et 20 à 50 % des bovins meurent en cas de forte sécheresse, 95% des dromadaires survivent.

Garder l'eau et résister aux températures élevées

Le dromadaire a développé tout un arsenal de combat pour vivre dans le désert:

Un thermostat interne : Par forte chaleur Il fait monter sa température jusqu'à 42 °C. De quoi différer sa transpiration et les pertes hydriques qui en résultent. A l'inverse il peut abaisser sa température à 30 °C au plus froid de la nuit car il peut faire -10°C dans le désert.
Un estomac à tout épreuve : Ce ruminant est capable de digérer du plastique et du cuivre ! Son estomac à 4 poches stocke jusqu'à 50 kilos d'aliments et 136 litres d'eau (dans les alvéoles des parois). Comme tous les ruminants l'estomac contient des bactéries mais il a la particularité d'avoir des glandes digestives.
Une fourrure isolante : Doublée de sous poils, elle lui permet de résister aux climats extrêmes (fourrure de 2,5kg). Son cousin, le chameau (Camelus bactrianus), supporte ainsi des températures de + 50 °C à - 50°C !
Une bosse garde-manger : En puisant dans cette réserve de graisse, le dromadaire parvient à survivre à 3 semaines de jeun. Sa bosse lui fourni de l'énergie et de l'eau tirée de la transformation de la graisse. Dans des situations extrêmes, l'homme peut effectuer une incision et prélever de la graisse pour se nourrir. Bien recousu le dromadaire s'en remet généralement sans problème.
Des paupières étanches : Garnies des 2 rangées de cils en forme de peigne, elles se referment instantanément en cas de danger et préserve les yeux du moindre grain de sable.
Un mucus nasal réfrigérant : Ce lubrifiant naturel est plus épais que celui du nez humain. Il humidifie l'air inhalé, limitant les pertes en vapeur d'eau. L'eau récupérée descend dans la bouche par le sillon central.
Des lèvres utra-résistantes : Aussi fermes que du caoutchouc, elles broutent sans dommage les buissons d'épineux. Marque distinctive des camélidés, un sillon fend la lèvre supérieure.
Des filtres à air : En effet dans les naseaux et les oreilles, une barrière de poil longs, empêche le sable et les poussières de pénétrer dans les conduits.
Un épurateur dans le foie : Cet organe diminue les rejets liquides en recyclant l'urée (pouvant être mortelle en cas d'excès dans le sang) sous forme d'eau et de protéines.

Pour plus de détails techniques voir ci-dessous.


Attention dromadaire ! Ca nous change du plancher des vaches...

Le jeune bédouin qui est au volant d'Adrienne louait son dromadaire pour un tour de ruine dans l'Oasis de Palmyre en Syrie.


Le moteur de notre voiture est refroidi à l'air. Il n'y avait donc pas de radiateur contenant de l'eau.... un peu comme le dromadaire qui ne transpire presque pas.

Ces chameliers conduisent tout un troupeau de dromadaires du Soudan vers l'Egypte en longeant le Nil. En Egypte le dromadaire est très apprécié pour sa viande.


En quelques minutes le dromadaire se recharge et absorbe 100L d'eau, ces dromadaires sont élevés pour leur viande.

Entravé de la sorte le dromadaire ne peut guère s'éloigné de l'endroit où l'y a mis son chamelier. En plein soleil, il se met face au soleil pour en limiter l'impact.


Quelques détails techniques :

Récupération de la vapeur d'eau
Dans la chaleur, le chameau ne halète pas et son rythme respiratoire est ralenti entre 8 et 16 mouvements par minute. Il exhale donc peu de vapeur d'eau. En plus, il contracte les muscles de ses narines pour refroidir la vapeur d'eau quand même expirée. L'eau résultant de cette condensation est réabsorbée par la muqueuse nasale.
L'air qui entre lors de l'inspiration subit le même traitement et, quand la vapeur d'eau se condense devant ses naseaux, les gouttelettes d'eau constituées sont guidées jusqu'à la bouche par les sillons de la lèvre supérieure.

Un recyclage de l'eau !
L'eau qui circule dans l'intestin et les reins est en partie réabsorbée grâce à l'action conjuguée de deux hormones libérées en plus grande quantité : l'aldostérone et l'ADH, hormone antidiurétique.
La réduction du volume sanguin par manque d'eau, stimule la sécrétion d'ADH qui favorise, au niveau de l'intestin, la réabsorption d'eau provenant des sucs digestifs et des aliments. Les selles sont donc quasiment sèches. Cette hormone augmente la perméabilité cellulaire et agit aussi sur les reins pour favoriser la réabsorption de l'eau de l'urine, des tubes urinaires vers le sang. La quantité d'urine est aussi réduite au minimum.
La nourriture végétale apportant peu de protéines, à l'inverse d'une alimentation carnée, le foie a peu d'acides aminés en excès à dégrader en urée et acide urique. L'urine, chargée de débarrasser le sang de ces substances hautement toxiques, peut donc être très concentrée chez le chameau.
En même temps, la quantité de sodium diminue dans le sang et l'eau n'est pas fixée dans les tissus. La pression sanguine diminuant, l'aldostérone est libérée pour favoriser la rétention de sodium au niveau des reins et, en conséquence, la fixation d'eau dans le corps.

Le renouvellement de l'eau
Lorsque les besoins en eau strictement nécessaires ne sont pas apportés par l'eau et les aliments (dans le désert par exemple), le camélidé draine l'eau présente dans le plasma, la lymphe interstitielle puis le cytoplasme cellulaire, mais aussi sur celle qui provient de réactions chimiques de la décomposition des graisses de la bosse : c'est l'eau métabolique (travaux de Knut et Bodil Schmidt-Nielsen).

Une bosse bénie
Chez le dromadaire, la graisse est en fait accumulée en un seul point pendant la période où la nourriture est abondante. Elle forme cette fameuse bosse qui peut peser jusqu'à 14 kg.
C'est une réserve énergétique que le chameau brûle en l'absence de nourriture verte. Cette réaction chimique lui apporte une petite quantité, mais combien précieuse, d'eau métabolique : chaque kilo de graisse consommé apporte 2 litres d'eau métabolique.
La décomposition de la graisse produit de l'hydrogène qui se combine au dioxygène absorbé par inspiration pour former de l'eau.
En combinant cette eau métabolique avec l'eau présente dans les cellules, la lymphe interstitielle et le plasma, le chameau peut se comporter normalement pendant une longue période, même en travaillant. Si le jeûne se prolonge une quinzaine de jours, la bosse devient molle, rétrécit, peut fondre de moitié et, si trop de graisse est partie, la magnifique bosse devient un petit amas qui pend tristement sur le côté du dos du chameau. Chez un vieux chameau, la bosse étant pauvre en graisse, les conditions extrêmes sont mal supportées. Sur une durée de vie de 50 ans, le chameau prend donc sa retraite à 25 ans.
La chamelle utilise aussi de l'eau pour fabriquer du lait après la naissance, en période humide, d'un petit ou de jumeaux, après 12 mois de gestation. Le lait qu'elle produit est riche en potassium qui participe à la rétention d'eau dans les tissus, si bien qu'un nomade n'a besoin que de 2 à 4 litres de ce précieux breuvage au lieu de 12 litres d'eau par jour. Le lait contient aussi peu de graisse et de lactose mais beaucoup de fer et de vitamine C. La chamelle en produit même en période de sécheresse alors que les autres espèces (chèvres, brebis et autres) s'arrêtent d'en produire.

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