accueil
cliquez pour lire la Newsletter



Nous aider

Carnet des initiatives

Visage de l'eau à Bucarest - Paroles d'expert

Lundi 14 juillet 2003 son excellence l'ambassadeur de France en Roumanie nous convie à la réception qu'il donne en l'honneur de la fête nationale. Nous y rencontrons Monsieur Baude directeur général de Veolia Roumanie (ex-Vivendi Water). Il se montre ouvert et réceptif à notre projet et nous obtient un rendez-vous.

Mercredi 16 juillet 2003 : Entretien avec Monsieur Chiru Directeur du service communication et qualité d'Apa Nova Bucuresti.

De nationalité roumaine, il parle parfaitement le français et l'anglais.
Cursus : Etude à l'Université Polytechnique de Bucarest (Doctorat). En 1996 il fait un post-doctorat à la Katholiek Universiteit of Leuven (Belgique).

Questions :

Hydrotour : La capacité de production d'eau potable de Bucarest est équivalente à celle de Paris et Berlin réunie, pourquoi ?

M. Chiru : Deux causes principales

La Consommation d'eau en Roumanie et plus particulièrement à Bucarest est différente de celle que vous connaissez en France et en Allemagne. Il n'y a pas ici une culture de l'économie de l'eau comme chez vous. Le prix bas de l'eau est l'une des raisons de cette surconsommation.
Eléments de comparaison
- le m³d'eau à Bucarest coûte 0,24€, à Paris 2,20€
- 1 paquet de cigarettes roumaines (1,10€) = 3000 Litres d'eau à Bucarest = 500 Litres d'eau à Paris.
L'eau représente 2% du budget des ménages roumains.
Les fuites du réseau de distribution qui sont estimées à approximativement 50% de la production en eau potable.

H : Pourquoi les rues de Bucarest ne sont elles pas nettoyées à l'eau, si vraiment elle est si peu chère?

M. C : Assez bizarrement les roumains consomment il est vrai beaucoup d'eau, mais continue à vouloir nettoyer leur ville à sec (au balai). C'est une manière comme une autre d'employer du monde. De plus les machines de nettoyage des rues sont coûteuses et aujourd'hui ce n'est pas la priorité de la ville d'investir dans de telles machines.

H : Quels sont les projets à l'étude en ce moment chez Apa Nova ?

M. C : Deux projets,

Apa Nova projette dans les 5 ans à venir de construire une station d'épuration si et seulement si, l'Europe lui octroie une aide, dans les 10 ans le cas échéant.
Autre projet à l'étude le "tarif social". Ce tarif permettrait aux familles les plus démunies d'avoir un accès à l'eau potable.
Mais Apa Nova est confronté dans le cadre de son activité à des contradictions surprenantes. Par exemple, les familles pauvres ont souvent juste assez d'argent pour se payer un téléphone portable et une télévision, mais dès qu'il s'agit de payer une facture d'eau il n'y a plus personne…

H : Quel est le pourcentage de la population qui n'est pas raccordé à Bucarest ?

M. C : Il n'est pas rare, en effet, de voir des gens puiser de l'eau aux bornes fontaines et dans les puits. Cette population non-raccordée au système représente 15% des habitants, soit 300.000 personnes. Apa Nova a la charge de la maintenance de ce "réseau secondaire". Sur les 1.700.000 personnes raccordées seulement 2% sont non compteurisées. Ce qui veut dire que l'eau arrive au pied de l'immeuble, mais nous ne sommes pas en mesure de quantifier leur consommation autrement que par approximation.

H : Quels sont les axes de communication qu'utilise Apa Nova pour se faire entendre ?

M. C : Nous utilisons essentiellement trois axes de communication

1. Le client
2. les élus locaux
3. Les Media

Nous organisons régulièrement des rencontres avec les clients sous forme de tables rondes. Nous convoquons aussi les responsables de blocs (syndic d'immeuble) pour faire un état des lieux.

H : Qu'est ce que le développement durable pour une société comme Apa Nova ?

M. C : Pour Apa Nova le développement durable signifie avant tout respecter le contrat de concession d'une durée de 25 ans renouvelables.
Ce contrat stipule 25 points dont les plus importants :
1. augmentation du rendement réseau (diminution des fuites) ;
2. maintien et amélioration de la qualité l'eau au robinet.

A cela s'ajoute un niveau d'urgence :
1. fourniture d'eau alternative en cas de problème (par camion citerne) ;
2. dispositifs anti-débordement des égouts (pompes).

H : Et pour vous, que signifie l'équation eau - hommes - développement durable ?

M. C : Le développement durable est fait par les Hommes, d'ailleurs tout développement en général est fait par l'Homme, et doit rester lié au facteur de l'environnement.

H : Pensez vous que l'eau soit aujourd'hui la priorité du développement durable ?

Oui l'eau est bien entendu la priorité du développement durable, seulement un être vivant peut tenir 3 jours sans eau et que 2 minutes sans air…L'eau est donc après l'air le facteur le plus sensible de l'environnement. Pour preuve partout où il y a de l'eau, il y a développement humain !


Merci à Monsieur Chiru pour avoir répondu à nos questions et à Olivier Blanchard pour les informations d'ordre technique.


Pour en savoir plus sur Apa Nova Bucuresti

Apa Nova est en charge uniquement de la production d'eau froide. L'eau chaude était collective dans toutes les villes de Roumanie. Ce qui veut dire, que les particuliers n'avaient pas de chauffe-eau chez eux.
L'eau chaude provient d'usines qui utilisent la chaleur inhérente à leur activité pour chauffer de l'eau. Ce procédé astucieux se révèle cher à l'entretien. Il est donc remplacé petit à petit par le chauffe-eau individuel.

Chiffres clefs de 2002

Volumes Produits : 548.250.000 m³
Volumes consommés (eau potable) : 298.000.000 m³
Volumes consommés (eau industriel) :29.340.000 m³
Volumes évacués (assainissement) : 222.050.000 m³
Longueur du réseau de distribution : 2098 Km, 21% des conduites de Bucarest on plus de 60 ans.
Longueur du réseau d'assainissement : 1769 Km

Brève présentation des systèmes d'alimentation en eau et assainissement de Bucarest

Alimentation en eau:
L'alimentation en eau de Bucarest suit le circuit suivant : captage, transport de l'eau brute, traitement, transport de l'eau potable, stockage, pompage et enfin distribution.

Origine de l'eau :
L'eau nécessaire à l'alimentation en eau potable et eau industrielle de la ville de Bucarest à pour origine principale les captages d'eau de surface et les fronts souterrains (puits).

Eaux de surface :
Les rivières de Dâmbovita, Colentina et Arges fournissent la majeure partie des d'eau potable et industrielle.

Eaux souterraines :
Les eaux souterraines sont captées à partir des fronts souterrains d'Arcuda, Bragadiru et Ulmi, et des puits de Bucarest.

Le transport de l'eau brute :
L'eau brute provenant des sources de surface est transportée vers les stations de traitement ou vers les usagers

Le traitement de l'eau de surface :
La ville de Bucarest dispose de deux stations de traitement d'eau de surface :Arcuda et Rosu
Station d'Arcuda : 745.000 m³/jour
Station de Rosu :520.000 m³/jour
Cette capacité réunie a souvent été dépassée pour atteindre parfois un production journalière de 1,5 millions m³/jour.

Le transport de l'eau potable :
L'eau traitée produite dans les stations de Rosu et d'Arcuda et celle provenant du front de captage souterrain est acheminée gravitairement par un réseau complexe d'aqueducs d'une longueur totale de 155 Km .

Le stockage de l'eau potable :
Pour assurer les pointes de consommation, celle-ci sont supérieur à la capacité horaire globale de production (usine et puits), des réservoirs de stockage primaire ont été construit en amont des stations de pompage.

Le pompage de l'eau potable :
La pression de l'eau dépend de la hauteur des constructions à Bucarest, elle sont variée. Pour cette raison la pression de l'eau est réalisée en deux niveaux
- Basse pression 4 bars
- Haute pression 5 bars
Il y a 38 stations de repompage et 220 installations de surpression. La capacité nominale actuelle de pompage est de 2.290.000 m³/jour et les besoins des usagers sont de 1.500.000 m³/jour

L'assainissement (égouts) :
L'évacuation des eaux usées, des eaux pluviales, des eaux de surface et d'épuisement de Bucarest se fait par un seul réseau (réseau unitaire).

Aujourd'hui, il n'y a plus de station d'épuration à Bucarest.

< précédent     suivant >     retour <<


Photos

 

 

 

 

 

Monsieur Chiru
Monsieur Chiru devant la carte du réseau de Bucarest.

 

 

 

 

 

 

 

 

Utilisateur d'une borne fontaines dans un parc sportif
Fontaine publique dans le stade de sport d'un quartier de Bucarest.

 

 

Haut de page

© Hydrotour 2003

Réalisation Laure-Anne de Moncuit & Webdesigner.ro

Menu: