Le baobab fascine, ses branches courtes qui s'élancent
vers le ciel ressemblent à des racines
et pourraient laisser croire que l'arbre tire
sa force du ciel. Tel Atlas, le géant de
la mythologie grecque, il semble porter la terre
à bout de branches. Nous l'avons découvert
avec beaucoup de plaisir à partir de El
Obeid à 600 Km au Sud-ouest de Khartoum.
Un jour dans le village de Ghubeish, un vieil
homme nous à parler de ces arbres citernes
dans lesquels ils stockaient de l'eau. Sans plus
attendre, accompagnés des anciens du village,
nous sommes partis dans la brousse à la
recherche de spécimens creux et remplis
d'eau.
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C'est notre première rencontre
avec l'arbre. Nous l'avions déjà
vu de loin. Celui-ci n'est pas le plus
imposant que nous ayons vu. Une fois de
plus Adrienne fait une fugue et essaye
de se camoufler comme son nouvel ami le
caméléon
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Le nouveau pote d'Adrienne,
nous l'avons rencontré au pied
du baobab que l'on voit sur la photo précédente.
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Photo de groupe
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Ce baobab nous a fait penser
à un vieil homme fatigué
qui s'appuye sur le sol.
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Mais quel est donc l'usage
de ce trou?
Le Baobab est souvent creux. La cavité
du tronc peut servir pour bien des usages
mais celui qui nous importe est l'eau.
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Mohammed nous présente
l'arbre réserve d'eau. Par ce trou
on remplit l'arbre avec de l'eau récupérée
sur le sol pendant la saison des pluies
(2000 L). Une porte dont on voit encore
là une pièce sur la gauche,
permettait de protéger l'eau des
animaux.
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Ali mime la récolte
de l'eau. Il écope sur le sol à
l'aide d'un récipient en Inox et
rempli un bidon que Mohammed monte avec
la corde.
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D'ailleurs celui-ci n'a
pas été rempli cette année
et un couple de chouette l'habite.
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Cet autre spécimen
beaucoup plus gros (4000 L) est plein
d'eau.
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Photo de groupe, c'est le
miracle de l'Afrique nous sommes en pleine
brousse à 1 Km d'un tout petit
village mais en 40 min tout le monde à
eu vent de notre intérêt
pour cet arbre et tous ont voulu nous
faire part de leurs commentaires.
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Et pour finir
une belle histoire africaine...
"... Il y a devant nous une
source et un petit étang. Quand aucun
vent ne souffle, la surface de l'étang
est lisse comme un miroir. Il y a très,
très longtemps, le baobab était
auprès de l'eau et dressait sa cime vers
le ciel.
Il voyait les autres arbres qui
avaient des chevelures fleuries, de tendres
écorces et des feuilles. Tous étincelaient
de couleur et le baobab voyait tout cela dans
le miroir et il était malheureux. Ses
feuilles à lui étaient minuscules,
ses fleurs imperceptibles. Il était gras
et son écorce ressemblait à la
peau ridée d'un vieil éléphant.
L'arbre invoqua Dieu et se plaignit à
lui.
Dieu avait créé
l'arbre et était satisfait de son uvre
qui n'était pas semblable aux autres.
Il aimait la diversité. Seulement, il
ne pouvait supporter la critique. Il demanda
à l'arbre s'il trouvait beau l'hippopotame
ou agréable le cri de l'hyène.
Puis Dieu se retira dans les nuages. Il voulait
qu'on le laissât réfléchir
en paix. La création d'hommes qui lui
plairait lui causait déjà bien
du souci.... Le baobab ne cessait, ni de se
regarder dans le miroir, ni d'élever
vers lui ses plaintes. Dieu descendit donc,
saisit le baobab, le souleva, le retourna et
le replanta dans la terre. Ainsi l'arbre ne
se voyait plus et ne se plaignait plus. Tout
était rentré dans l'ordre..."
Origine du mot
"Baobab"
La première description
aurait été faite par le portugais
Gomes Eanes de Zurara dans la "Cronica
dos feitos de Guiné" vers 1450 :
"... son fruit est comme une calebasse...
A la suite de cette observation, il porta donc
le nom de calebassier du XVème au XVIIIème
siècle.
Prospero Alpino écrit "bahobab",
graphie en concurrence avec baobab et
parle en fait du fruit : "bahobab est fructus...".
Le mot serait une translittération d'époque
du terme arabe "bu hibab" signifiant
le "fruit aux nombreuses graines".
Jussieu et Linné ont bien vu que les
échantillons envoyés par Adanson
correspondaient à un arbre déjà
décrit en Égypte, et en déduisent
que le nom n'est pas à rechercher dans
une langue ouest-africaine, mais en arabe d'Egypte
où "lobab signifie une noix,
amande ou similaire. C'est aussi le nom
commun pour la pulpe ou tout produit d'un fruit.
C'est également la moelle de n'importe
quel arbre...
Au Soudan pour désigner baobab on
parle du "tabaldi".
Quelques détails
techniques sur le baobab :
Famille : Bombacaceae (dycotylédones
dialypétales)
Origine : Afrique, Madagascar, Australie
Période de floraison : de mai
à août
Couleur des fleurs : les fleurs du baobab
sont grosses, blanches, ayant de 1500 à
2000 étamines. Elles dégagent
une odeur peu agréable. C'est une fleur
d'une nuit qui s'ouvre au crépuscule
et fane à l'aube. La pollinisation est
généralement assurée par
les chauves-souris et autres micromammifères
se nourrissant de l'abondant nectar sucré
de la fleur.
Tronc et feuilles : L'arbre adulte a
un tronc fort et trapu, souvent creux. Il porte
des feuilles pendant la saison des pluies (c'est-à-dire
de mai à novembre).
Fruits : Les fruits ont des formes variables
selon les espèces de baobab, sphériques
ovoïdes, allongées ellipsoïdes.
L'enveloppe est pelucheuse, dure, ligneuse,
vert brunâtre ou gris jaunâtre,
rempli d'une pulpe blanche ou rosée.
Cette pulpe contient de nombreuses graines de
la taille d'un haricot, dures, réniformes,
brun noir avec des incrustations brun rouge.
Taille : de 3 m à 25 m, tronc jusqu'à
12 m de diamètre. Le baobab n'est pas
l'arbre le plus haut du monde (le record étant
détenu par le séquoia géant
111,60m), ni l'arbre ayant le plus gros tronc
(Châtaignier de Sicile qui avait 64m de
circonférence et n'en a plus que 51 à
cause d'une tempête).
Espèces :
Le genre comprend 10 espèces
- Adansonia digitata, espèce commune
des savanes africaines, c'est la seule espèce
aux fleurs pendantes - 25 m. C'est celui
que nous avons vu au Soudan
- Adansonia grandidieri , baobab de Madagascar
à l'écorce rouge - 25 m
- Adansonia madagascariensis, baobab de Madagascar
à l'écorce rouge est surement
le baobab à la forme la plus étrange
due à son tronc au diamètre variable
- 20 m
- Adansonia za, le baobab de Madagascar le plus
courant
- Adansonia gibbosa, le baobab d'Australie -
10 m
Utilisation: presque tout
est utilisé dans le baobab; les graines
pour l'huile, les fruits pour faire une boisson,
les feuilles en légume.... Noter que
le bois est sans usage car spongieux. Certaines
médecines traditionelles utilisent des
parties de l'arbre comme médicament.
En voie de disparition
:
Le baobab Adansonia digitata devient
rare au Soudan et en Érythrée.
En effet, mangés par le bétail,
la nouvelle génération ne remplace
plus les vieux arbres qui disparaissent petit
à petit de la savane.