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FPS en Bolivie

Fonds national d'investissement Productif et Social (FPS) :
Entretien avec Marina Dockweiler, spécialiste en sanitaire basique.

Hydrotour : Pouvez-vous nous présenter en deux mots le FPS ?
Marina Dockweiler : Le FPS est une entité gouvernementale qui canalise les ressources monétaires venant des autres pays et qui se charge de les investir en Bolivie. Nous nous occupons exclusivement des villages de moins de 10 000 habitants et nous appliquons la loi de participation populaire. C'est-à-dire, que dans un secteur où ils ont des besoins vitaux, la population créé un dossier et sollicite les gouvernements municipaux qui eux-mêmes nous sollicitent.

H : Que représente pour vous le secteur de l'eau ?
MD : C'est à vrai dire le seul que je connaisse ici puisque c'est pour ce département du FPS que je travaille. Je sais que 2003 fut décrétée année internationale de l'eau douce, après les sommets de Johannesburg et de Kyoto. C'est dans ce cadre que le gouvernement a décidé de donner un grand coup de collier pour l'eau. Nous avons donc sollicité toutes les instances internationales et nous avons reçu de la Banque Interaméricaine de Développement un prêt de 56 millions de dollars. 39 millions vont être investis directement dans des projets d'eau et de sanitaire. Le reste servira à renforcer le secteur de l'eau du ministère, des préfectures et des municipalités (mise en place de normes et de projets de communications).
Sur les 39 millions de dollars, 32 millions seront directement utilisés pour les infrastructures et le reste pour l'accompagnement social (la sensibilisation).

"La communauté rurale n'est pas rentable"

H : Pourquoi se cantonner au village de moins de 10 000 habitants ?
MD : Il existe une autre entité gouvernementale comme la nôtre, mais qui est orientée vers les populations urbaines, alors que nous sommes orientés vers les populations rurales. Ils reçoivent aussi des aides de différentes institutions.
La principale raison de l'existence de ces deux entités, c'est qu'une communauté urbaine n'a pas les mêmes besoins qu'une communauté rurale. De plus, la communauté rurale n'est pas rentable. Installer un système de captage, de traitement et de distribution d'eau dans un village se fait toujours à perte, il faut donc une aide de l'état plus conséquente.

H : Pouvez-vous nous retracer brièvement comment s'articule un projet ?
MD :
1. Education sanitaire ;
2. Sensibilisation à l'usage de l'eau ;
3. Elaboration d'un tarif et surtout explication de qui paye, quand et pourquoi ;
4. Formation à la maintenance du système ;
5. Constitution d'un comité d'administration du système.

La migration sociale

H : En ce qui concerne la construction tarifaire, quels genres de problèmes rencontrez-vous ?
MD : Nous construisons toujours nos projets de la manière la plus simple possible, en préférant la distribution gravitaire plutôt que par pompe, etc…Le tarif est donc le plus bas possible et couvre la rémunération des employés. Mais ce n'est pas évident parce que la Bolivie a une particularité : la migration sociale.
Il s'agit de la migration des travailleurs, selon les saisons, dans les zones où ils peuvent trouver du travail. Ils sont donc en ville sauf lors des semis, des récoltes ou des fêtes. Ne restent dans les villages que les enfants et les personnes âgées qui n'ont pas d'argent pour payer.

H : Il est donc impossible de couvrir toutes les dépenses ?
MD : Ce serait sans compter l'ingéniosité bolivienne (rire). Nous avons développé un système de tarif cyclique qui s'adapte à chaque village en fonction des activités de ses habitants et de leurs migrations saisonnières.

"Nous pourrons couvrir 100% des villages du pays"

H : Quelles perspectives pour l'eau dans les campagnes en Bolivie ?
MD : Nous sommes assez fier étant donné qu'avec le prêt de la BID (Banque Internationale de Développement) nous allons alimenter en eau 635 000 personnes soit plus ou moins 900 villages et ceci pour 2005. Nous devrions aussi recevoir d'ici peu un don de l'Union Européenne d'un montant de 40 millions d'Euro qui nous permettront de couvrir 100% des villages du pays. Lors de la constitution des dossiers pour le prêt de la BID nous avions reçu 1400 dossiers, ils seront donc tous traités avec ces deux sommes d'argent.

H : Pour terminer sur cette bonne nouvelle, pouvez-vous nous dire un mot pour les enfants et votre vision de l'eau dans le développement durable ?
MD : L'eau c'est la vie, phrase qui prend d'autant plus de sens dans un pays en voie de développement comme le nôtre.
Il faut donc profiter et utiliser l'eau de manière à ne pas compromettre l'utilisation des générations futures, et donc penser aux générations futures.

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Photos


Marina Dockweiler du FPS


Loïc et Marina dans le feu de l'action.

 

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