Projet de Dana, petit village situé
au Sud d'Amman sur la route des Rois.
Nous interrogeons Khalid qui est un volontaire
du village ayant participé à
l'élaboration et à l'application
du projet.
"ils ont dispensé
à l'ensemble des volontaires du village
une formation"
Hydrotour : Le village
de Dana a reçu une aide de CARE en
1999, sur quoi portait cette aide ?
Khalid : Il faut reprendre l'idée
du projet à ses débuts. En
1998 nous créons l'Association Dana
pour le Développement afin d'obtenir
des fonds pour un projet d'irrigation. Nous
étions en compétition à
l'époque avec d'autres associations
de villages voisins postulant également
pour une bourse. Notre projet était
de construire 3 600 mètres de canalisation
à ciel ouvert afin de permettre une
agriculture de subsistance aux villageois.
C'est finalement Dana association qui a
remporté l'aide de CARE.
Hydrotour : Comment vous
êtes vous organisés pour accueillir
l'aide de CARE ?
Khalid : Le village compte 250 familles,
il n'y a pas vraiment eu d'élection
pour décider qui serait en charge
ou non du projet. Ceux qui ce sont sentis
prêts à endosser la responsabilité
l'ont fait naturellement et la communauté
villageoise l'a accepté. L'association
compte 7 volontaires.
HY : Quelle était
le montant accordé par CARE pour
votre projet
KH : Dans un premier temps, avant
la mise en place du projet, ils ont dispensé
à l'ensemble des volontaires du village
une formation concernant la gestion des
liquidités en général
(eau et argent). Ce type de pratique permet
un véritable transfert de compétences.
A la suite de ces 4 mois de stage, une première
somme de 10 000 JDS (1 JDS= 1,33 €)
fut versée, suivie d'une deuxième
du même montant, à laquelle
s'ajoutait une participation de 3 000 JDS
donnée par le village. Soit un total
de 23 000 JDS pour la construction des canaux
et leur entretien pendant deux ans. Durant
la phase de construction des canaux, 3 représentants
de CARE venaient chaque semaine contrôler
l'avancée du projet.
"Le seul problème
est le partage de l'eau entre les paysans"
HY : Avant ces canaux
existait-il déjà un système
d'irrigation ?
KH : Oui, il y avait de vieux canaux,
mais en quantités insuffisantes,
parfois creusés à même
la terre et souvent hors d'usages. Nous
avons donc pris la décision d'en
construire de nouveaux sans conserver ceux
qui existaient déjà.
HY : Quelles ont été
les problèmes rencontrés pendant
et après la phase de construction
?
KH : Aucuns..., Le seul problème
est le partage de l'eau entre les paysans
et l'entretien des canaux. Il arrive de
voir des disputes éclater entre les
paysans en amont, qui prennent l'eau sans
se soucier de ceux qui sont en aval, et
ceux en aval, à qui il ne reste souvent
qu'un pipi de chat. L'idéal serait
de préposer quelqu'un à la
gestion de l'eau (coordination entre l'amont
et l'aval), mais pour cela il faut de l'argent
Idem pour l'entretien des canalisations.
Les fermiers n'ont souvent pas les moyens
de les entretenir et personne ne veut payer
pour les autres. Dans une parcelle, les
canaux sont entretenus par le propriétaire,
s'il est disposé à le faire.
Les réparations sont donc faites
avec les moyens du bord ou pas faites du
tout.
HY : Y a-t-il d'autre
projet à l'étude ?
KH : Oui, il y a un projet d'extension
des canaux, car trop peu de parcelles sont
encore irriguées et aujourd'hui les
besoins ont grandi. Mais, c'est plus un
projet en rêve qu'à l'étude.
HY : Et pour l'eau potable?
KH : La fontaine du village a fait
aussi l'objet d'une aide. C'est une ONG
basée à Amman qui l'a entièrement
reconstruite.
L'eau potable provient de la source qui
alimente les canaux d'irrigation par une
canalisation fermée, et exclusivement
dédiée à cet usage.
Le village compte 5 sources d'eau vive.
HY : L'eau du village
est elle régulièrement analysée
?
KH : Non, certains villageois se
plaignent de problèmes rénaux,
mais aucuns liens de causalité ne
semblent avoir été prouvés
par les médecins.
HY : le projet est-il
un succès à vos yeux ?
KH : Oui bien sur ! Le projet est
un succès. Il a permis de développer
une agriculture suffisante pour les besoins
du village et c'est ce qui compte.
Question subsidiaire
HY : avez-vous déjà
entendu parlé de l'année internationale
de l'eau douce ?
KH : Non jamais
?!
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